Le piège de Ran

Le piège de Ran


Tokyo, deux heures du matin.



Une sonnerie retentit dans la chambre de Conan. Cela provenait du téléphone de Shinichi Kudo, dont l'écran affichait 'Ran'.

Le petit garçon prit son nœud papillon changeur de voix et répondit à l'appel :

-Ran, tu sais l'heure qu'il est ? Laisse-moi dormir un peu, bon sang …

Soudain, il fut ébloui par la lumière d'une lampe torche.

-Pas avant que tu ne m'aie tout expliqué, Shinichi ! Ou devrait-je dire, Conan-kun ?

Le petit à lunettes reconnut immédiatement cette voix : celle de Ran. Et elle ne venait pas de son téléphone...

Ran se situait juste à coté de lui, avec son portable à la main. Conan ne savait pas quoi dire. Sans plus attendre, la jeune fille attrapa le petit garçon par le bras et l'emmena en dehors de la chambre pour aller dans le bureau à son père. Tout en le trainant, elle lui expliqua :

-Dans le bureau de papa, on pourra parler autant que l'on veut sans risquer de le réveiller. Et j'espère pour toi que t'a de bonnes explications à me donner, Shinichi !

-Ah.....je ...

Une fois arrivés dans le bureau, Ran referma le porte à clef derrière le petit détective, et le jetta dans le canapé.

-Vas-y, raconte-moi tout depuis le début, je veux tout savoir !

-....

-Allez ! Parle, menteur ! Je pourrai savoir pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais rétréci et qu'en plus, tu te payes le culot d'habiter chez moi sous une fausse identité ?!

-Non, tu ne peux pas. Tu ne dois pas savoir, dit-il, se sentant coupable.

-Tu étais là pendant tout ce temps, tous les jours, je ne le savait même pas, je me faisais un sang d'encre, et maintenant que je sais qui tu es, tu ne veux rien dire...mais je crois savoir comment et faire parler ….tu sais, du karaté....

-Argh...

En quelques secondes, elle fit une prise qui fit que Conan se retrouva sur le dos, son bras gauche bloqué par le poids de son corps.

-Non, s'il te plaît, m'y oblige pas, Ran ! Si je ne te dit rien, c'est juste que je veux te protéger !

-Me protéger de quoi, bon sang ?! De toute façon, je sais que tu es Shinichi, alors va jusqu'au bout ! répondit-elle, tordant un peu plus le petit bras du jeune garçon.

-Aïe !...Des Hommes En Noirs....Ceux qui m'ont fait rétrécir...

-...Des Hommes en Noirs ? ...Explique-moi Shinichi !

Elle relâcha le jeune homme, lui permettant de se relever.

-Dans le parc d'attraction …tu sais que j'ai le bras en compote maintenant ?!

-Je te signale que c'est toi qui a cherché, tu n'avais qu'à parler plus tôt !

Shinichi expliqua donc sa mésaventure au parc et pourquoi il n'avait dit son identité à personne en hésitant à chaque phrase qu'il prononçait, car chaque phrase signifiait plus de risque pour Ran.

-Attend... tu veux dire que même le Kid le sait, et pas moi ?! A chaque fois que j'ai eu des doutes, tu t'arrangeais pour que je pense m'être trompée, et à lui, tu n'a même pas essayer de le faire changer d'avis ?!

-Sauf que lui n'est pas la personne que j'aime le plus au monde !!

Conan réalisa se qu'il venanit de dire, il rougit en baisant la tête, quand à Ran, elle le regarda en étant bouche bée, les yeux grands ouverts de stupéfaction, devenant peu à peu couleur pivoine, et n'osant rien dire. Après environ une ou deux minutes, Shinichi osa enfin rompre le silence :

-Ran, comment tu a su qui j'étais, enfin, avant de me tendre ton piège ?

-Avant-hier, pendant l'affaire sur le meurtre de cet homme, je t'ai vu mener ton enquête malgré les coups de poing de papa, je me disais que tu étais juste un enfant jouant au détective, mais je me suis souvenu de toutes les fois où tu avais dit LE truc poru débloquer une enquête, en prétendant que tu avait vu ça à la télévision, ou que quelqu'un te l'avait dit, et quand mon père recommençait son numéro de 'Kogoro l'endormi', tu disparaissais toujours, donc j'ai profité de cette affaire pour t'espionner, et pendant le raisonnement du célèbre Kogoro, je t'ai trouvé caché derrière lui en train de parler avec ton noeud papillon qui change la voix, donc j'ai compris que mon père n'était pour rien dans la résolution des affaires. De plus, les raisonnement de papa mon toujours rappelés les tiens...Alors après j'ai eu l'idée de ce piège pour en avoir le cœur net.

-Et tu m'a réveillé à deux heures du matin pour ça... pfff, j'arrive pas à croire que je suis tombé dans un piège aussi nul...

-Il était peut-être nul, n'empêche qu'il a marché, j'ai obtenu ce que je voulais !

-Ouais, ouais....sauf que maintenant, j'ai peur que ces types ne te tue.

-Mais non, il ne savent pas qui tu es, tout va bien !!

-Si tu le dit...au moins, tu comprend pourquoi je te regardait souvent bizzarement quand tu parlais avec Sonoko...puisqu'il paraît que je suis un maniaque des déductions...

-Désolé, ….mais je t'appelle comme ça quand tu m'énerve ...et je trouve que ça te va assez bien d'ailleurs...

-Hé... !!

-Bah quoi, c'est vrai, dès qu'il y a une affaire, tu peux pas t'empêcher d'aller voir ce qu'il se passe…parfois même en me laissant en plan !

-Tu dira rien à ton père au moins ? Ni à personne d'autre d'ailleurs ?

-Oui, évidemment !

-Encore une chose, promet-moi d'être prudente, maintenant que tu es au courant...

-Oui oui, ne t'inquiète pas..... Shinichi, je pourrait faire quelque dont j'ai envie depuis si longtemps ?

-C'est pas du karaté, au moins ?

-Non, il paraît que c'est doux et chaleureux.

Le petit détective n'eut pas le temps de répondre, Ran se mit à genoux pour être à la bonne hauteur et posa délicatement ses lèvres sur celles de Conan. Ils restèrent ainsi un court moment, mais ça leur sembla être une éternité. Ils se séparèrent, chacun couleur écarlate et se regardant dans les yeux l'un de l'autre.

-C'est vrai que c'est doux...

-... Dit Ran, tu pourrais ouvrir la porte maintenant, j'aimerais bien me coucher, enfin, je suis sûr que je n'arriverais pas à me rendormir, mais bon ....

-De toute façon, je pense aussi que je vais faire une nuit blanche, mais bonne nuit quand même, Shinichi !

-Bonne nuit, Ran-neechan !

-Pffff....Toi...


(Note de l'auteur : 'neechan' est un suffixe pour désigner une fille plus âgé que soit, ici Conan l'utilise en terme de 'grande sœur'.)

Fin